Notre désir véritable : ce qui nous définit vraiment

Dans un article précédent, je parlais du désir inconscient : celui qu'on suit sans s'en rendre compte, parce qu’il est lié à notre passé, à nos blessures, à nos loyauté familiales, à ce qu’on croit devoir être pour être aimé.

Aujourd’hui, j’ai envie d’aller plus loin. Parce qu’il y a un autre désir, plus profond, plus vrai. Celui qui vient de soi, et non de ce que les autres attendent.
Ce désir véritable, c’est lui qui nous définit vraiment. Ce n’est ni un rôle, ni une image. C’est ce qui nous relie à qui on est profondément.

 

 

 

Ce qu’on fait n’est pas ce qu’on est

Dans la vie, on tient beaucoup de rôles : parent, conjoint·e, ami·e, professionnel·le. On gère, on avance, on fait au mieux. Mais à force de remplir ces fonctions, on peut finir par s’y perdre. On en devient des petits robots sans relief, sans vie.

On fait ce qu’on pense devoir faire. On répond aux attentes. On se conforme.
Et parfois, on en oublie ce qu’on veut, vraiment.
Parce qu’on s’est construit avec des peurs : peur de décevoir, d’être rejeté, abandonné, mal vu.

Et surtout, avec de la culpabilité : culpabilité de vouloir autre chose, de ne pas être à la hauteur, de sortir du cadre.

Tout cela vient souvent de loin. Parfois de notre histoire familiale. De ce que nos parents ont projeté sur nous.
Leur peur, leur frustration, leurs rêves qu’ils ont mis sur nos épaules.
Et on confond leur désir avec le nôtre.

 

Pourquoi c’est si difficile de savoir ce qu’on veut vraiment

Beaucoup de gens ne savent pas ce qu’ils veulent parce que ce désir-là est enfoui.
Il a été étouffé par des années de loyauté, de compromis, d’adaptation.

On a tellement été dans le “il faut”, qu’on a oublié le “je veux”.

Et quand on s’arrête, quand on se pose la question : “qu’est-ce que je veux vraiment ?”
Il n’y a pas de réponse. Ou alors, elle fait peur.
Parce qu’elle va à l’encontre de ce qu’on a toujours fait, ou de ce que les autres attendent de nous.

Mais c’est là que ça devient intéressant. Parce que c’est souvent ce désir-là, qu’on n’a jamais osé suivre, qui nous ressemble le plus.

 

 

Comment reconnaître son véritable désir ?

Notre désir véritable ne parle pas toujours avec des mots. Il se manifeste souvent par ce que notre corps ressent, ce que nos émotions révèlent, ce qui nous attire sans raison logique.

Quelques signes à écouter :

• Ce qui nous met en mouvement sans effort, ce qui nous donne de l’énergie, même si c’est difficile.

• Ce qui résonne profondément, quand on entend une idée, un projet, une envie, et qu’on sent “ça, c’est moi”.

• Ce qui provoque de la joie, de la légèreté, parfois même de la peur, mais une peur qui nous pousse à avancer, pas à fuir.

• Ce qui revient malgré les années, malgré les “ce n’est pas raisonnable”, malgré les “tu n’y arriveras pas”.

À l’inverse, ce qui vient du conditionnement ou des projections (parents, société, passé) laisse souvent une impression de contrainte, de devoir, ou de vide après l’avoir accompli.

Retrouver son désir véritable, c’est revenir à l’écoute de soi, avec sincérité. Il ne crie pas toujours, mais il insiste. Il ne se justifie pas, mais il fait sens.

Et parfois, on a besoin d’être accompagné·e pour le déterrer, doucement, avec respect, surtout s’il a été longtemps étouffé.

 

 

Retrouver son désir véritable, c’est retrouver sa vérité

Ce travail-là, c’est un retour à soi. Un chemin parfois inconfortable, mais libérateur. Il demande du courage, de la patience, et parfois, de l’accompagnement.

Je le vois dans ma pratique : quand une personne commence à reconnecter avec ce qui est juste pour elle, tout change. L’énergie revient, les choix deviennent plus clairs, les limites se posent mieux. Il y a plus de paix, même si tout n’est pas encore résolu.

Parce que quand on agit depuis son désir véritable, on arrête de se trahir. On commence à s’habiter vraiment.

 

Je vous accompagne dans ce chemin-là. Pas pour vous dire qui vous êtes. Mais pour vous aider à le ressentir à nouveau, à l’assumer, et à construire une vie plus alignée avec ce que vous êtes profondément.

Parce qu’on se sent vivant non pas quand on fait “ce qu’il faut”, mais quand on choisit en accord avec soi.

 

— Samah Labidi, praticienne en psychologie et psychothérapie à Toulon