Aristote nous prévient dès le début de sa Politique : « Aucun des membres de la Cité ne peut se suffire à lui-même. A moins d'être un Dieu. » Et depuis deux millénaires et des poussières, nous vivons sur cette idée. Nous avons organisé tous nos systèmes politiques, juridiques, économiques, philosophiques, théologiques autour de cette vulnérabilité fondamentale. « Tu es homme, tu es toi, mais tu ne te suffis pas. Tu appartiens à ta famille, à ton clan, à ton parti, à ta religion, à ta nation. Il te faut la division du travail pour te nourrir, l'armée pour te protéger, la culture pour t'éduquer, une divinité pour te donner une raison d'être »
Pourtant, l’autonomie existentielle s’acquiert et se construit tout au long de notre vie. Après avoir identifié qui nous sommes, elle se développe et permet un fonctionnement optimal et dont l’objectif est de préserver notre énergie vitale.
Qu’est-ce que l’autonomie existentielle ?
Elle désigne la capacité à conduire sa vie selon ses propres règles, valeurs, croyances et objectifs. En tant qu’individu, nous possédons la capacité à fonctionner en suivant nos idéaux sans toutefois rejeter ceux des autres, en les respectant. Nous sommes tout simplement indépendants des influences et des attentes sociales parce que nous avons compris qui nous sommes en restant connectés au monde extérieur.
Cette autosuffisance, nous permettra de prendre des décisions et de donner du sens à notre vie en restant aligné à nous-mêmes, de gagner en liberté, de faire des choix significatifs dans notre vie sans être contraints par les normes extérieures. Cela signifie que nous sommes capables de décider de la direction de notre propre vie.
L’autonomie existentielle engage une responsabilité personnelle, prendre la responsabilité de ses actions et de ses choix, cela signifie que l’on est l’auteur de sa propre vie et que l’on doit assumer les conséquences de nos choix. Notre authenticité, qui signifie être vrai envers nous-mêmes, ne sera que plus grande et nous agirons en harmonie avec nos valeurs.
Pour cela, il faut sortir de certains schémas dysfonctionnels (sauveur, victime, bourreau) pour se sentir exister. De s’affranchir des modèles et idéaux parentaux et environnementaux, des transmissions transgénérationnelles, des croyances erronées sur soi et limitantes, de tout ce qui ne nous appartient pas, dans lesquels nous nous sommes enfermés et qui a conditionné une majeure partie de notre existence.
L’autonomie est un idéal qui peut être difficile à atteindre, car elle exige une profonde réflexion sur soi et sur sa propre vie. Elle suppose également la connaissance et la conscience de soi, de son individualité et le courage de suivre sa propre voie, même lorsque cela implique des défis et des incertitudes.
L'autonomie existentielle conduit à une tolérance à l'incertitude et à l'ambiguïté. Nous sommes prêts à faire face aux questions existentielles difficiles, telles que la mort, la solitude et la signification de la vie, sans chercher des réponses toutes faites. Elle favorise la croissance personnelle et le développement continu. Nous sommes ouverts au changement et à l'évolution de notre compréhension de nous-mêmes et du monde.
L’autonomie versus emprise
Prenons le temps de réfléchir sur notre histoire personnelle et nos expériences relationnelles, essayons de comprendre comment nous en sommes arrivés là aujourd’hui, identifions les schémas de comportements et les croyances qui pourraient entraver notre indépendance émotionnelle.
Cette importante recherche de vérité en soi, nous préserve de toutes formes d’emprise. Nous devenons moins vulnérables, moins naïfs, moins crédules, car la mise sous influence qui génère une idéalisation forcée de la personne dominée par et pour la personne dominante, est impossible.
Lorsque nous étions enfant, il n’est pas rare, que des parents peu scrupuleux nous fassent porter la responsabilité de nos difficultés en nous emmenant consulter un psychanalyste. Mais si ce dernier n’est pas dupe et ne se laisse pas influencer, les parents peuvent décider d’arrêter la thérapie de peur de perdre ce qu’ils appellent « leur autorité » sur l’enfant, ce mot qui cache en réalité la domination qui fragilise l’enfant et le prive de son amour-propre. Cette emprise se referme sur lui et vient l’envahir tel un parasitage pernicieux, une forme de vampirisme invisible qui prive l’enfant de son énergie, de sa force et de sa vitalité. Une autre source d’emprise, non seulement en imposant, mais aussi en s’immisçant dans le quotidien de l’enfant, jusqu’à sa relation à son propre corps, l’empêchant l’accès à son autonomie.
Une fois adultes, si nous ne faisons rien pour y remédier, nous établirons ce système dans toutes nos relations (couple, enfants, amis, collègues…). C’est pour cette raison qu’il est important de s’en affranchir pour ne plus jamais le reproduire
L’autonomie n’est pas la solitude, il ne s’agit pas de s’isoler mais de rester autonome dans un tissu relationnel, inséré socialement. Notre besoin d’appartenance peut nous compliquer la tâche car il peut nous dévier de notre trajectoire.
Comment atteindre l’autonomie existentielle et affective ?
Apprenez à définir des limites claies dans vos relations. Cherchez des partenaires et des amis qui respectent votre autonomie émotionnelle. Evitez les relations toxiques où on vous étouffe et où vous étouffez les autres.
Travaillez sur votre estime de soi et votre confiance en soi, elles sont essentielles pour l’autonomie existentielle et affective.
Apprenez à gérer vos émotions, un élément clé de l’autonomie, apprenez à les identifier, à les comprendre et à les gérer de manière saine.
Faites preuve de patience : développer son autonomie peut prendre du temps, surtout si vous avez des schémas de dépendance émotionnelle enracinés. Soyez patient avec vous-même et ne vous attendez pas à des changements radicaux du jour au lendemain.
Considérez une thérapie, travailler avec un professionnel de la santé mental peut-être utile pour explorer les problèmes qui sous-tendent votre manque d’autonomie et pour obtenir un soutien dans ce processus
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