Quand chercher l’amour finit par nous éloigner de nous-mêmes

Aujourd’hui, les sites et applications de rencontres font partie du quotidien de beaucoup de gens.
Ils promettent des échanges faciles, des rencontres rapides, parfois même l’amour. Et parfois, c’est vrai, de belles histoires peuvent commencer ainsi.

Mais ce qu’on oublie souvent, ce sont les effets plus profonds, plus silencieux, que cette manière de rencontrer peut avoir sur notre équilibre intérieur et notre santé mentale.

Ce que je veux partager ici, ce n’est pas une critique, mais une mise en lumière. Une prise de recul nécessaire. Car trop souvent, cette façon moderne de chercher l’autre finit par nous éloigner de nous-mêmes.

 

La quête infinie : et s’il y avait quelqu'un de “mieux” ?

Les sites de rencontres nous entraînent dans une recherche sans fin. On croit chercher une personne, mais on est happé par une spirale de matchs, de profils, de messages. Chaque nouveau contact donne l’impression qu’un autre, peut-être meilleur, nous attend juste après.

Petit à petit, on se perd dans ce qui ressemble à un supermarché de l'amour.
Trop de possibilités tuent l’engagement. On hésite, on doute, on compare. On n’arrive plus à se poser. Et plus on cherche, plus on se disperse. On s’épuise à vouloir garder toutes les portes ouvertes.

Cette quête, en apparence excitante, finit souvent par créer du vide. On commence à croire que le lien profond n’existe plus, ou qu’on n’est pas capable de le vivre.

Et cette sensation que "le meilleur est peut-être encore à venir" nous empêche de nous investir pleinement dans une vraie rencontre. On passe à côté.

Ce n’est pas qu’on ne veut pas rencontrer quelqu’un, au fond. C’est que paradoxalement, on a peur de passer à côté de mieux. Et cette peur nous empêche de vivre pleinement ce qui est là, maintenant.

 

Quand l'épuisement émotionnel s'installe

Ce que j’observe souvent, c’est une forme de fatigue émotionnelle, de confusion, qui s’installe presque insidieusement. 

À force de discussions sans suite, de rendez-vous sans lendemain, de silences brusques ou de relations superficielles, une forme de fatigue émotionnelle s’installe.
Une lassitude qui n’est pas toujours dite, mais que je retrouve souvent chez les personnes que j’accompagne :

"J’ai l’impression de tourner en rond…"
"Je ne ressens plus rien."
"Je commence à douter de moi."

Cette usure invisible, cette énergie dépensée pour des liens sans fondations, finit par fragiliser l’estime de soi.
On se demande si le problème vient de nous.
On cherche à s’adapter, à plaire, à se rendre “désirable”… parfois jusqu’à s’oublier complètement.

 

 

La dépendance aux applis, bien réelle

Les applis de rencontres sont conçues pour stimuler notre cerveau avec des récompenses immédiates : un match, un like, un message…
C’est rapide, flatteur, excitant. Mais cela peut aussi devenir addictif.

Beaucoup y retournent sans même savoir pourquoi. Juste pour sentir quelque chose. Pour ne pas se sentir seul·e.
Mais à force, c’est l’appli qu’on consulte plus que la vraie vie qu’on vit.

Il y a aussi ce besoin de revenir. D’ouvrir l’appli “juste pour voir”. Pour combler un vide. Pour se distraire. Pour sentir qu’on existe encore dans le regard des autres.

Mais ces micro-satisfactions sont trompeuses.
Elles apaisent un instant… puis creusent un peu plus la sensation de manque. Comme une dépendance affective numérique.
Et c’est là que l’on perd peu à peu le lien à soi, à ses vraies envies, à ses vraies limites.

 

Quand l’estime de soi en prend un coup

Ce n’est pas toujours évident d’être confronté·e au rejet silencieux, à l’indifférence, aux conversations sans suite.

Cela peut devenir très vite, pesant On perd en enthousiasme, en espoir, parfois même en estime de soi.

On finit par se demander si on est assez bien, assez beau/belle, assez intéressant·e. Ces doutes, quand ils s’installent, peuvent vraiment fragiliser l’image que l’on a de soi..

On se remet en question à chaque silence, chaque déconnexion. Et cette énergie dépensée pour maintenir des liens fragiles finit par créer un sentiment d’échec.

On doute de soi, de sa valeur, de ses capacités à aimer ou à être aimé·e. Et parfois, on finit même par s’éloigner de ce qu’on voulait vraiment.

 

 

Hyperconnectés, mais déconnectés de l’humain

C’est un paradoxe que je vois souvent : plus on multiplie les contacts, moins on se sent en lien.
On échange des messages, des photos, des emojis… mais on ne se regarde pas, on ne s’écoute pas vraiment.

À force de vouloir être connectés en permanence, on finit par se déconnecter de l’essentiel : l’humain.

C’est peut-être ça, le plus triste :

Avec l'habitude de tout digitaliser, de tout accélérer, de tout contrôler… on finit par perdre le cœur de ce qui nous relie vraiment : le regard, la voix, le silence partagé, la maladresse, la surprise, la lenteur.

Ces petites choses imparfaites mais tellement humaines.
Celles qu’aucune application ne peut remplacer.

 

Se recentrer sur soi, c’est essentiel

Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, si vous ressentez ce vide malgré l’agitation, cette lassitude malgré l’abondance de profils…
Il est peut-être temps de revenir à l’essentiel. À vous. À vos émotions. À votre rythme.

Vous avez le droit de chercher l’amour autrement.
Vous avez le droit de prendre soin de vous d’abord.
Vous avez le droit de dire stop à cette quête infinie pour mieux vous reconnecter à ce que vous êtes profondément.

Face à cette spirale de recherche, d’attente, de déception… il peut être bon de faire une pause.
De se reconnecter à ses envies réelles, à ses besoins profonds.
De se rappeler qu’on mérite une relation vivante, respectueuse, construite dans le réel, avec du temps et de la présence.

Et si tout cela vous pèse, si vous ressentez un malaise, un besoin de recul ou de clarté, sachez que vous n’êtes pas seul·e.

Je vous accompagne, avec écoute, bienveillance et sans jugement, pour vous aider à y voir plus clair et à retrouver confiance en vous.

Prenez soin de vous. Vous méritez des liens vrais.
Samah Labidi – Praticienne en Psychologie et Psychothérapie à Toulon

Revenir à soi, c’est parfois la plus belle des rencontres.

 

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